« Qu’est-ce qui vous rend heureux ? » et « Qu’est-ce qui vous met en colère ? » À partir de ces deux questions, les 30 enfants, adolescents et adultes qui ont participé à la semaine d’ateliers « Journal vivant », du 13 au 18 février 2017, se sont exercés à l’interview par groupes de trois. Des histoires personnelles, des émotions, des idées ont émergé. Chaque groupe a ensuite choisi l’une de ses interviews et l’a transformée en scénette de théâtre. 

Le lendemain, retour sur nos deux questions, cette fois-ci sous forme d’écriture slam. Un long texte vibrant, juste quelques phrases bien senties, ou encore des mots hésitants dictés à un adulte : pour dire la colère ou le bonheur, chacun·e fait selon son âge, ses états d’âme et sa relation à l’écrit.

Nous avons ensuite trouvé ensemble les titres des scénettes : « La vérité si je mange », « Mauvaise matinée à l’école », « Le fainéant professionnel », « L’amour forcé », « Confessions d’une star », « Mếme pas un regard ». 
Puis nous avons formé des groupes qui ont tourné pendant deux demi-journées sur les ateliers slam, théâtre, arts plastiques et journalisme. En slam, nous nous sommes installés au café pour écrire des lettres d’amour ou nous affronter à coups de mots féroces : c’était le clash. En théâtre, nous avons improvisé dans l’espace public, en faisant corps avec les murs, les arbres, le sol de la ferme Font-Robert. En arts plastiques, nous avons créé des cadres de carton grâce auxquels nos photos ont porté un regard nouveau sur le quartier, sur ses habitants et travailleurs… et sur nous-mêmes. En journalisme, nous avons décidé de questions à partir des titres des scénettes : « Avez-vous déjà menti ? », « Est-ce qu’un jour dans votre vie, vous vous êtes déjà senti comme une star ? », « Quelle a été votre plus mauvaise matinée à l’école ? », « Quel est votre plus beau souvenir d’amoureux ? »... Nous sommes ensuite partis en reportage dans les rues du quartier, ses immeubles et ses villas, son épicerie sociale, son café et ses commerces. 

Tous cela nous a permis d’inventer un spectacle articulant les scénettes de théâtre, quelques textes écrits et des paroles d’habitants, dans un décor nourri par nos photographies. Nous avons répété, répété, répété… et le samedi soir… le public était là.