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Une enquête citoyenne pour  sauver le bureau de Poste de Saint-Auban ?

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En Isère, les 1 300 habitant·es du village du Pin ont réussi, grâce à une consultation citoyenne, à maintenir leur bureau que la direction de La Poste voulait, là aussi, fermer. Depuis, le Comité citoyen du Pin partage ses méthodes de travail avec d’autres collectifs pour les aider à mobiliser les habitant·es, et peser sur les décisions de La Poste (ou d’autres services publics). L’Écrié a voulu en savoir plus et a donc invité Claude Rouge, l’un des fondateurs du Comité citoyen du Pin, à venir nous en parler. La rencontre a eu lieu samedi 4 décembre au Bar du Cours, à Saint-Auban. Des habitant·es, des élu·es de communes du département, et bien-sûr les reporters de L’ Écrié ont participé à la rencontre.  

Au Pin, tout a commencé en 2006, lorsque La Poste, qui envisageait de fermer le bureau du village, a commencé à réduire ses horaires. Celles-ci « n’arrangeaient personne, raconte Claude Rouge. On s’est dit que l’on pouvait accepter une baisse de l’horaire, à condition que celle-ci permette une augmentation de la fréquentation. Pour cela, il fallait connaître les besoins des gens ».  Un petit groupe décide donc de se lancer dans une opération de porte-à-porte. Mais pas n’importe comment : « Notre crainte, c’était que les gens disent un peu plus que leurs vrais besoins pour aider à maintenir le service. On a donc créé un outil et formé des enquêteurs pour que les gens disent leurs vrais besoins. 93 % des personnes ont répondu, seules deux ont refusé. »   Cette expérience a été un succès : avec l’accord de ses salarié·es, le bureau a été maintenu avec 13 heures d’ouverture par semaine. Et « cette enquête a modifié le climat relationnel dans la commune », ajoute Claude Rouge. Le collectif ne s’est donc pas arrêté là : il a consulté les  habitant·es sur un point du PLU (Plan local d’urbanisme), sur une reprise de l’épicerie locale… « À chaque fois, de nouvelles personnes se proposent pour devenir enquêteurs, se réjouit Claude. Ça crée de l’engagement citoyen. » Aujourd’hui, le village compte une vingtaine d’enquêteurs.   Le collectif du Pin s’engage aussi au niveau national dans la défense des bureaux de Poste. Fin 2019, le contrat entre La Poste, l’État, et l’Association des maires de France, qui décide de l’organisation du service postal, va être renégocié. Pour peser sur les négociations, la Convergence de défense des services publics a demandé au collectif du Pin d’organiser une consultation. « On ne pourra pas la faire sur l’ensemble de la France, on va cibler certains endroits, précise Claude Rouge. Et Saint-Auban pourrait être l’un de ces endroits ! »

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